Le roi nu est tout excité. Il a trouvé une idée géniale pour briser le cercle vicieux de la peur qui l’étreint depuis quelques semaines. Il se dit qu’il y aura un avant et un après. Et hop ! Voilà ! C’est réglé. Il fallait y penser. Du coup, il se sent mieux. Avant, il ne savait pas qu’il y a un avant et un après, mais maintenant, il le sait. Mais un doute l’assaille. Il se demande si avant, quand il ne savait pas encore qu’il existe un avant et un après, l’avant et l’après existaient sans lui, indépendamment de lui. Car cela voudrait dire que maintenant, c’est l’après d’avant, et qu’il n’y est pour rien.
Du coup, il se demande s’il y a eu beaucoup d’avants et d’après auparavant. Et il se dit que oui et c’est vertigineux. Du coup, il se demande s’il y aura encore des avants et des après, après. Et il se dit que sans doute, et même sans lui, et c’est vertigineux et vexant. Du coup, ça le met en rogne. La colère, deuxième étape du deuil. Du coup, il se voit flotter dans l’espace intersidéral, tout nu avec ses attributs royaux en apesanteur. Du coup, il n’est pas parvenu à briser le cercle vicieux de la peur et ça le fait encore plus flipper.