Le roi nu

Chroniques d'actualité, avec des attributs royaux qui pendouillent.

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Du coup le roi nu organise une POC26

— Mais faites quelque-chose, bordel !

Le roi nu est impassible.

— Vous voyez pas dans qu’on est dans la merde jusqu’au cou ?

La jeune fille s’énerve.

— Ça branle dans le manche de partout putain !

Le roi nu fait mine d’être choqué.

— Mais bordel, sors-toi les doigts !

Le roi nu n’a jamais entendu pareil langage.

— Putain d’enculé de boomer ! On aurait dû tous les congeler à la naissance ! Quel ramassis de vieux croûtons ! Tout ce qui vous intéresse, c’est vos couilles !

Le roi nu ne comprend pas. Ça veut dire quoi boomer ? Il aimait bien les booms, ça lui rappelle sa jeunesse. C’était bien les booms, avec le quart d’heure américain, la boule à facettes, et surtout, les slows. Les slows… Les mains sur les hanches. Jamais retrouvé pareille émotion. Juste les mains sur les hanches ! C’est dingue quand il y repense.

— Couille molle ! P’tite bite ! Bâtard ! Enculé ! Branleur !

— Je ne peux pas vous laisser dire ça, répond le roi nu (c’est la phrase qu’il dit habituellement en pareil cas, prenant un air supérieur).

— Et ben si Ducon, tu peux me laisser dire ça. Maintenant que c’est sorti de ma bouche, tu vas pas le faire rentrer espèce d’abruti. Tu piges connard ?

Du coup le roi nu, flatté d’avoir été traité de branleur, organise une POC26 et y invite tous ses copains souverains des royaumes alentours. On n’arrive à rien par la contrainte, il faut du plaisir, songe-t’il, encore plongé dans ses souvenirs de slows et de hanches.

Du coup le roi nu se fait plaisir dans un discours inaugural amphigourique :

— Mes chers concisouverain.e.s, soyez les bienvenus à cette vingt-sixième Partie Onanique Collective. L’heure est grave, notre maison brûle et nous regardons la télé droit dans nos bottes. La situation m’oblige et c’est pourquoi j’ai souhaité nous réunir. En ces temps abscons, dans les limbes du monde d’avant et dans la géhenne du monde d’après, nous devons faire preuve d’audace et en cela, notre onanisme héréditaire doit nous servir de boussole, car qui veut voyager loin astique sa monture, ainsi, face aux défis de notre temps, et aux attentes légitimes de nos concisujets, il ne sera pas dit que nous sommes restés les bras ballants et les mains vides. Alors, mes frères et sœurs en souveraineté, astiquez, astiquons, et que cette POC26 passe dans les annales des temps postérieurs.

— Branleur ! Boomer ! Fin de race !